Pluridisciplinaire et indiscipliné.
Pendant cinq ans, à partir de l’étude, l’analyse et le récit des expérimentations de Transfert, Le Laboratoire de recherche-action a questionné la place de l’art et de la culture dans la fabrique de la ville. Par son action pluridisciplinaire et indisciplinée, le Laboratoire a interrogé la fabrique d’une ville conviviale, hospitalière, permissive et humaine en mettant en dialogue artistes, acteur·ices, habitants·es et usagers·es dans la composition d’un espace public expérimental.
Transfert a internalisé un travail de recherche-action (production de connaissance et logique d’action) qui a consisté à explorer la problématique suivante : Prenant appui sur l’un des principaux projets urbains de la Métropole Nantaise (la ZAC Pirmil-les-Isles), comment l’art et la culture incrémentent-ils la fabrique de la ville (et inversement) ?
Pluridisciplinaire : explorer de nombreuses disciplines – sociologie, philosophie, anthropologie, géographie sociale, politique culturelle, urbanisme culturel et fabrique de la ville – pour travailler la scénographie urbaine, les usages, les ambiances, les relations sociales ou la production symbolique permettant la (re)naissance de nombreux récits.
Indiscipliné : faire recherche hors d’un cadre académique, en questionnant à la fois l’urbanisme et la recherche, en donnant la possibilité à tous, spécialistes comme profanes, de s’emparer des problématiques. Pendant les saisons d’été, le Laboratoire a élu domicile en plein air avec une présence des équipes au plus près des usagers. Ainsi ce sont près de 2700 personnes qui ont participé aux activités du Laboratoire pendant cinq ans.
Une méthodologie conviviale
S’appuyant sur les ressorts de la recherche-action (production de connaissance et logique d’action simultanées), les équipes du Laboratoire ont développé de nombreuses initiatives qui entrent dans le champ d’une méthodologie conviviale (convivial au sens exploré par le philosophe Ivan Illich). Il s’agit de proposer des actions ouvertes aux usager·es dans toute leur diversité, afin que la parole soit donnée et prise par chacun, parfois dans des contextes inattendus ou inédits, sur des sujets qui touchent différents aspects de la fabrique de la ville – scénographie, usages, ambiances, vie urbaine, interrelations, récits, gouvernance – de méthodologie de projet ou de création et production artistiques.
“À Transfert, la culture c’est le haut-parleur qui pose la question : comment la ville se construit-elle et quelle place occupent les artistes et les citoyens dans ce processus ?”
Fanny Broyelle, directrice adjointe responsable des projets et du laboratoire
LA RECHERCHE-ACTION
La démarche de recherche-action dans laquelle s’est inscrit le Laboratoire se caractérise par la dualité des objectifs poursuivis : production de connaissance et logique d’action. Souhaitant questionner la recherche en elle-même, la possibilité était donnée à tous, spécialistes comme profanes, de s’emparer des problématiques et des expérimentations qui ont été développées. Ainsi, en construisant la recherche en même temps que la situation observée, le Laboratoire s’est intéressé aux mécanismes de fabrication urbaine via un “droit à la ville” (Lefebvre : 1968) donné aux artistes, aux habitants, aux usagers, aux citoyens et, d’une manière générale, aux différents acteurs qui renouvellent les écosystèmes habituels de l’urbanisme. Le Laboratoire organisait ses recherches autour de trois axes :
Être ensemble
Sociabilité, hospitalité, humanité, accessibilité.
Vivre ensemble
Nouvelles productions d’urbanité, rapport au territoire et au contexte, ambiances et animation de l’espace public.
Agir ensemble
Expérimentations, manières de faire, réseau d’acteurs, challenge et lâcher prise.
Une ligne transversale questionne la dimension esthétique et narrative du projet, et notamment la place du récit dans l‘identité d‘un territoire.
LES RÉSEAUX DU LABO
Le laboratoire de Transfert fait partie de plusieurs réseaux de recherche autour de la fabrique de la ville, de la ville de demain.