Et si on donnait une seconde vie à un bateau de plaisance en le transformant en îlot nourricier ? C’est le pari un peu fou tenu par l’association Bio-T-Full et l’entreprise rezéenne sociale et solidaire Bathô. Un pari qui prendra vie à Transfert à partir du 15 juin et c’est une grande première française !
L’idée part d’un constat : en France, on estime que près de 400 000 bateaux de plaisance terminent leurs jours abandonnés ou brûlés, du fait de la complexité de recyclage des matériaux et du peu de solutions durables connues.
C’est là qu’intervient l’aquaponie, qui non n’est pas un cours d’aquagym pour poney, mais une technique d’agriculture urbaine. Celle-ci vient de Chine où elle fut développée il y a 1700 ans. Utilisée par de nombreuses civilisations pour développer leurs agricultures, elle fut partiellement oubliée à l’aube de notre ère industrielle.
Le terme est un mot-valise formé par la fusion des mots « aquaculture » (élevage de poissons ou autres organismes aquatiques) et « hydroponie » (culture des plantes par de l’eau enrichie en matières minérales). Le principe de l’aquaponie se base sur la création d’un écosystème composé de trois organismes vivants : des végétaux, des poissons et des bactéries. Les premiers nourrissant les deuxièmes, qui alimentent les troisièmes, qui servent aux premiers. Le tout formant un joli cercle vertueux, en circuit court et non polluant.
En 2019, l’association nantaise Bio-T-Full (spécialiste du développement de l’agriculture urbaine) et l’entreprise rezéenne Bathô (chantier naval spécialisé dans le réemploi de bateaux en fin de vie) se sont emparés du sujet pour lancer leur projet de premier bateau aquaponique de France. Cette expérimentation écologique inédite s’implantera donc à Transfert à partir du 15 juin. L’embarcation nourricière est un beau bébé de 7m de long sur 2,5m de large. Elle accueillera de l’eau et des poissons dans sa coque ainsi que des plantes sur son pont.
Pour Bio-T-Full et son partenaire, « ce système expérimental pourrait bien être le prémisse de quelque chose de plus grand. Un système reproductible dans les centres d’accueil et d’hébergement d’urgence pour nourrir leurs habitants ou encore un support pédagogique pour sensibiliser le grand public à l’agriculture urbaine dans d’autres villes. »
« Un bateau est le plus grand pot de fleurs que l’on puisse imaginer.»
Didier Toqué, co-fondateur de l’entreprise Bathô
Pendant toute la saison 2019 de Transfert, des ateliers pédagogiques pour découvrir l’aquaponie seront proposés, des chantiers participatifs de végétalisation et de décoration seront organisés. Une boîte à prénoms sera également mise à disposition pour choisir le doux nom du bateau. Infos et inscriptions aux chantiers et ateliers à venir prochainement. En attendant, vous êtes tous conviés à l’arrivée du petit bateau, le 15 juin prochain à Transfert.