L’association Pick Up Production à l’origine du projet Transfert soutient, depuis avril 2022, l’artiste Julie Fache dans son travail de création « J’ai vu Louisa et Gaspard » dans le cadre d’un dispositif de mentorat de production (DIMP) en collaboration avec la FAI-AR de Marseille.
Les origines de la compagnie « J’ai vu Louisa »
Julie Fache est diplômée depuis 2022 de la FAI-AR, Formation supérieure des Arts en Espace public à Marseille. Elle est artiste, auteure, marionnettiste et travaille une écriture dédiée à l’espace public. En 2021, elle conçoit le projet J’AI VU LOUISA qui imagine et confectionne des marionnettes réalistes déambulant dans l’espace public et allant à la rencontre des passant·es.
La première création est Louisa, marionnette à taille humaine qui se balade au gré de ses envies. Louisa est une vieille dame muette au visage plus que réaliste qui, tout en douceur et en curiosité, part en quête de rencontres et de chaleur humaine.
Alors que le temps et l’attention que nous portons aux personnes âgées s’amoindrissent, les marionnettes ne sont pas seulement un support de rencontres, elles interrogent également l’isolement des personnes âgées et leur redonne une forme de visibilité dans l’espace public.
« J’ai vu Louisa et Gaspard » et Transfert
Après une première semaine de résidence en avril 2022 consacrée à la rencontre auprès des personnes âgées en ehpad de Rezé et l’association Rezé Séniors et le dispositif Liens croisés, la compagnie était de retour à Transfert en juin, Louisa était accompagnée d’un nouvel acolyte, Gaspard, plus timide mais tout aussi curieux.
Cette seconde résidence s’est organisée autour de la manipulation et la construction dramaturgique du personnage de Gaspard car si Gaspard et Louisa ont a peu près le même âge, chacun porte son histoire autour de la vieillesse. Julie Fache est revenue à Transfert avec Gaspard et Louisa pour une dernière semaine de résidence en août 2022 consacrée à la fabrication d’un nouveau corps hybride de Louisa, comme celui de Gaspard.
Les deux aventures « J’ai vu Louisa et Gaspard » et Transfert convergent quant à la manière d’envisager l’intervention artistique dans l’espace public comme vecteur d’émancipation et de lien social, avec une réflexion particulière sur les liens entre les générations et la place des séniors dans nos vi(ll)es. Julie Fache et l’association Pick Up Production ont réfléchi ensemble aux orientations du dispositif de mentorat de production afin qu’il réponde aux attentes et aux besoins artistiques en lien avec les enjeux du projet Transfert, dans sa recherche-action sur la fabrique de la ville.
Le travail mené par Julie Fache et son équipe durant ces résidences alterne entre des temps de rencontres avec les habitant·es et usager·ères de certains quartiers et des temps de création et recherche dans des espaces choisis, à Transfert et hors les murs.
Quelles impressions de l’expérience Transfert ? Les mots de Julie
Pour Julie Fache l’expérience de compagnonnage auprès de Transfert a tout d’abord été le jeu d’une rencontre d’un lieu atypique, d’une effervescence artistique, avec une équipe qui entremêle ces compétences au service d’un projet singulier de territoire.
Ce fut aussi une rencontre avec l’association de séniors Liens croisées qui conduit à interroger notre rapport aux personnes âgées et souligne des questionnements tels que “Comment vieillir autrement ?”.
Elle nous fait aussi part de la présence régulière de l’équipe de Pick Up Production (Simon, Jérémy, Pauline, Chloé, Annabelle, Catérina, etc.) qui ont suivi les pas de Louisa et Gaspard à Transfert, dans les rues de Trentemoult et à l’ehpad en avril dernier lors de la première résidence d’écriture. Ils et elles ont été les témoins de quelques aventures avec les habitants et des premiers pas de Gaspard à Rezé.
Les échanges avec l’équipe de programmation artistique qui questionne comment organiser au mieux un temps de résidence dans un lieu aussi atypique que Transfert loin de l’espace public et des plateaux de répétition où grandissent et vivent les marionnettes en temps normal.
Julie Fache aborde aussi la rencontre avec les usager·ères : “Nous avons amorcé la rencontre avec les usager·ères de Transfert (groupe d’enfants/ d’ados / d’adultes ) en juin et juillet afin de leur faire découvrir notre projet, sensibiliser à une façon de faire de la marionnette autrement ( marionnette réaliste à taille humaine).”
© Agnès Gatelet
