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Organisées autour d’un temps d’échange entre professionnel·les du monde de l’art et de la culture, de la fabrique de la ville et de la recherche, les Rencontres Éclairées 2022 se sont déroulées sous la forme d’un cycle de trois rencontres. Proposées par le Laboratoire de recherche-action de Transfert, elles soulèvent des questionnements aux croisements des mondes, afin d’apporter une vision pluri-acteurs à des problématiques communes.

Vendredi 13 mai : Urbanisme culturel, agir avec le « faire avec » et le « déjà là ».

Depuis une soixantaine d’années, l’urbanisme du plan propose aux opérateurs de construire sur des terrains vierges ou des « tables rases ». Aujourd’hui, prenant en compte les enjeux contemporains – environnementaux, sociaux ou culturels – de nombreuses voix s’élèvent pour proposer d’autres manières de penser la fabrique de la ville. Agir avec le « faire avec » et le « déjà là » devient un nouveau mode de faire qui s’appuie sur la considération de l’existant, entendu comme une ressource.

Composée de multiples éléments – humains (individu, corps social, société), mais aussi non humain (faune, flore, météo) ou non vivant (bâtiment, monument, forme construite) – comment cette ressource est-elle prise en compte ? Comment les concepteurs et aménageurs intègrent-ils cette nouvelle donne dans la transformation urbaine ? Doit-elle absolument être préservée ? Comment l’urbanisme culturel, avec ses différentes formes d’interventions, révèle-t-il des richesses d’un lieu avant et pendant sa transformation ? Comment la valeur ainsi créée est-elle à son tour considérée comme une ressource du territoire ?

Les intervenants·es

• Valentine Roy, Chargée de la reconversion de la prison Jacques Cartier, Rennes Ville et Métropole

• Stéphane Juguet, Anthropologue, prospectiviste ; Directeur de l’agence What Time Is I.T.

• Fanny Broyelle, Directrice adjointe responsable des projets et du Laboratoire de Pick Up production, sociologue

• Maryne Lanaro, Directrice Artistique du Collectif Grand Dehors

• Fabienne Boudon ou Lou Bellegarde, architectes urbanistes et gérantes de l’agence Particules (lauréate du palmarès des jeunes urbanistes 2018)


Mercredi 18 mai : Urbanisme culturel ou Urbanisation de la culture, à qui profite l’action ?

Différent·es acteurs·trices du monde de l’art, des politiques publiques ou de la fabrique urbaine accompagnent la mutation post-industrielle des villes aux enjeux multiples.
Du côté des artistes, la ville est matière, support et/ou propos de la création, pour la mettre en critique et déconstruire les notions d’œuvre et de public. Pour les urbanistes, aménageurs ou promoteurs, il s’agit d’accompagner les transformations urbaines, environnementales, sociétales, en prenant en compte les fortes pressions économique, foncière et réglementaire. Au niveau des politiques publiques, l’enjeu est de développer l’attractivité, préserver la mixité et parfaire le cadre de vie dans la grande compétition des métropoles.

Pour leurs valeurs de créativité et d’inspiration, artistes et acteurs culturels sont largement convoqués au service de nouveaux concepts qui renouvellent le dessin (dessein) urbain, comme la ville créative ou l’urbanisme tactique. La question de l’instrumentalisation se pose alors : à quelles fins ? Les interventions artistiques et culturelles n’ont-elles que des visées d’animation ou peuvent-elles avoir une influence sur les trajectoires des opérations urbaines ? Entre collision et collusion d’intérêts, comment tous ces acteurs œuvrent-ils en faveur de ce bien commun qu’est la ville, et in fine, de ses habitants ?

Les intervenants·es

• Luca Pattaroni, Sociologue et chercheur au Laboratoire de Sociologie Urbaine (LaSUR) de l’École Polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), auteur de « La contre-culture domestiquée – Art, espace et politique dans la ville gentrifiée », Metispresses, 2020

• Ariella Masboungi, Architecte-urbaniste, co-autrice de « La ville pas chiante », Le Moniteur, 2021

• Jean Blaise, Directeur général du Voyage à Nantes

• Zineb Benzekri, Directrice artistique de La Zankà Cie et ancienne directrice artistique du collectif Random

• Nico Reverdito, Directeur de Pick Up Production


Mercredi 25 mai : Configuration des espaces et nature de la vie urbaine, les nouvelles manières d’habiter la ville.

Dans l’imaginaire commun, le terme habiter est très souvent réduit à l’idée d’habitation, à savoir une adresse ou un logement. Cette notion embrasse cependant une dimension bien plus grande qui renvoie à la relation que l’être humain entretient avec son lieu de vie.
Habiter n’est donc pas un fait passif mais un acte individuel et collectif qui s’inscrit dans un mouvement où l’habitant·e peut être, faire et agir.
Habiter est soumis à plusieurs éléments : la configuration des espaces (comment les bâtiments, les rues, les places sont agencés) et la nature de la vie urbaine (quels sont les usages, les fonctions, les interactions à l’œuvre). À cela s’ajoute le récit urbain, qui contribue à l’appropriation et l’attachement que les habitants ont pour leur lieu d’existence.

Si la plupart de ces éléments sont le fait des acteurs de la fabrique de la ville (politiques publiques, aménageurs, urbanistes, architectes), d’autres acteurs contribuent à cette dynamique, tels que les artistes et acteurs culturels, avec leur capacité à générer des situations en décalage, festives, conviviales, imaginatives, poétiques, sensibles, expressives, vivantes, permissives, etc. Considérant cette définition de l’habiter, nos lieux de vie sont-ils configurés pour que l’on en soit les acteurs ? La nature de la vie urbaine est-elle propice à l’expression libre, à l’action spontanée, aux rencontres improbables ? Comment ceux qui proposent de nouvelles manières d’habiter la ville entrent-ils dans la chaîne des acteurs de la fabrique urbaine ?

Les intervenants·es

• Lucile Rimbert, Directrice artistique de la compagnie Lu2 (Strasbourg)

• Stefan Shankland, Artiste plasticien, enseignant-chercheur et maître de conférences à l’école nationale supérieure d’architecture de Nantes

• Chloé Gingast, Chargée de projets de recherche-action du Laboratoire de Transfert, Pick Up Production (Nantes)

• Pascal Ferren, philosophe et urbaniste, directeur de L’inverse de la fusée (Tours)

• Pierrick Beillevaire, Architecte urbaniste, directeur général de In Situ architecture, culture(s) et ville

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Les podcasts des trois Rencontres seront publiées prochainement sur notre site web.

 

Rencontres Éclairées 2021 © Alice Grégoire

© Alice Grégoire